mercredi 21 février 2018

La langue française, notre combat




Ployez tous le genou, car le Verbe s'avance,

Et François, le premier, le sentit, impérieux,

Saisir en un élan des patois la mouvance,

Et Touraine en émoi nous l'offrit comme un dieu.



De Liré esseulé en Marches de Bretaigne

Au Vendômois discret sans châteaux orgueilleux,

De Seuilly s'inclinant vers Chinon souveraine,

Où bergère adouba un roi très malheureux,



Un tourbillon jaillit, et porta vers Paris

Le plus beau d'un langage en superbes rameaux ;

De patients jardiniers en sculptèrent les cris

Pour le porter, heureux, sur les fonts baptismaux.



Le timbre en était clair, l'éloquence inouïe,

Les vers se présentaient comme pages en parade,

Le français devenait de l'Europe éblouie

Le parler naturel, sans aucune algarade !



Le soleil était roi, mais brillait au-dessus

Le Verbe en majesté plus précis que l'éclair,

La langue souveraine, des tréteaux peu cossus

Aux églises royales, par la voix de la chaire.



S'en emparèrent penseurs, philosophes et tribuns

Ravis de manier sa précision immense ;

Au peuple elle donna voix, audace – et Jacobins

Pour déclamer au ciel sa misère si dense.



Las ! L'aigle s'abattit, un grand bruit retentit :

La langue avait perdu ses grands thuriféraires.

Grande encore, elle porta bonnet rouge, et bondit.

Vint l'Internationale, ô Communeux mes frères .



C'est pourquoi aux banquiers désormais elle fait peur ;

C'est pourquoi tout est fait pour briser son élan,

Tout est mis en action pour briser ses ardeurs,

Car ils craignent de voir revenir son allant.



Ami qui viens ici, aide-moi à reprendre

Le flambeau du parler qui nous est maternel :

Tant que deux nous serons, il pourra se répandre

Et garder à jamais son éclat éternel.



Jean-Claude

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